22/04/2011 14:46 CEST - Rassegna internazionale

Monfils, missione impossibile con Nadal (L’Equipe)

Hier, Santiago Giraldo n’a rien pu faire pour empêcher Nadal de remporter sa trente et unième victoire d’affilée sur terre. Il n’y a eu aucun suspense. Pourtant, Giraldo est un Sud-Américain atypique qui tire sur tout ce qui bouge. Il planta des banderilles, mais commedans l’arène, le « Taureau de Manacor » dédaigna ces piqûres. Prêt à foncer sur le prochain qui pointera son nez. Et le prochain c’est Monfils, qui n’a jamais marqué plus de trois jeux par set sur terre face àl’Espagnol. Alors pourquoi s’échiner à essayer de faire semblant d’y croire ? Parce que Monfils reprend des couleurs de jour en jour. Mais Monfils a besoin d’aide. Voici quatre leçons à retenir avant d’affronter Hercule.

Il y avait foule sur le court n° 1 pour assister hier au duel franco-français. Sans être du niveau de leur précédente rencontre à Shanghai, l’affrontement a tenu à peu près ses promesses. Même si Gasquet nous a privés d’un troisième set qui lui tendait les bras sur sa deuxième balle de set dans le tie-break. « Je devais décroiser mon coup droit, reconnut le fautif. Mais j’aurais été un peu juste dans untroisième set. Je manquais de jus aprèsmesdeux matches précédents difficiles. » Il en eut assez pour faire briller un Monfils qu’on n’avait pas encore vu aussi pétillant depuis son retour sur le circuit (la semaine passée à Monte-Carlo) après un arrêt de deux mois sur blessure (poignet). Le neuvièmemondial avait besoin de se rassurer après des matches hésitants et malgré un vent fripon. « Je n’aime pas jouer dans le vent, expliquait Monfils. Heureusement, Richard était loin de sa ligne et j’ai eu assez de temps pour placer mes coups. » Monfils a donc battu un numéro 17 content de lui. C’est quand mêmemieux que de ramer en trois sets comme lors de son premier match contre Haase. La tête haute donc.

Deuxième question de la conférence de presse à Gaël Monfils : « Et maintenant, Nadal ? » Réponse : « Et maintenant, rien. » Ça, c’était la version en anglais. En français, il n’a pu s’échapper. Sa première réponse fut lourde de sous-entendus : « En fait, si je dis “ rien”, c’est une façon de me protéger. » Se protéger du monstre. Voici sa réponse brut de décoffrage. Sans rewriting pour lui donner toute sa signification : « En même temps si je dis “ rien”, c’est pas que je n’ai pas envie de dire ce que je ressens.

Personne n’aime jouer Nadal. Hier, l’Espagnol Galo Blanco, coach de Milos Raonic, résumait l’évidence : « Jouer Nadal sur terre, c’est la plus mauvaise pioche. » Pas invincible, mais invaincu depuis si longtemps. Ça pèse forcément. Inutile de dire que ni Rafael ni Toni, son entraîneur, ne se laissent bercer par la magie de l’invincibilité. On a beau essayer de les amener sur leurs propres souvenirs avant d’affronter un autre invincible, Federer à Wimbledon, rien n’y fait. « Je ne me préoccupe jamais de savoir simon adversaire du jour a gagné beaucoup de matches avant ou en a perdu. Seul m’intéresse mon niveau de jeu », répondait hier le numéro 1 mondial. Toni apporte au débat son sourire de moine tibétain : « Il est où le problème ? Il n’y a aucune approche mentale spéciale pour affronter un joueur invaincu. C’est sûrement ce que j’ai dû dire à Rafael àWimbledon». Un conseil à suivre, Gaël…

Là, tout le monde est d’accord. Avec Nadal, il vaut mieux se mettre dans le fauteuil duconducteur. « Gaël doit prendre les choses en main avec son coup droit. Mais attention, sans surjouer, dit Gasquet. Il peut vraiment l’accrocher, même si ce sera dur de gagner. » Qu’en pense Roger Rasheed, l’entraîneur de Monfils ? « Gaël jouera sans pression. Ce sera une formidable occasion de jauger son niveau de jeu actuel. S’il est au sommet de son jeu, il pourra défier Nadal et faire un match serré. » Mais le but, c’est de gagner ? « Comme toujours. » Il fallut quandmême lui souffler le mot. Galo Blanco préfère rappeler : « Monfils sort d’une blessure assez longue. Tout dépendra un peu du niveau de jeu de Nadal. De toute façon, Monfils devra éviter le défi physique et raccourcir l’échange. » Nadal, lui, ne sait pas trop à quoi s’attendre. « Monfils peut rester derrière sa ligne pour défendre ou bien rentrer dans le court pour attaquer. Il est un peu imprévisible. » Le mot de la fin pour Toni Nadal : « On vient de jouer Gasquet à Monte-Carlo. Bien sûr, Gasquet a perdu. Mais pas parce qu’il a mal joué, mais parce que Rafael a très bien joué. Demain (aujourd’hui), si Rafael n’est pas au top et Monfils oui, on va avoir des ennuis».